Les enfants ne réagissent pas tous de la même manière devant la mort et face à la situation de deuil. Il varie selon leur degré de développement psychique et leur âge. Il n’est pas rare que les parents se figurent leur enfant trop « petit » pour véritablement saisir la situation, et par conséquent, préfèrent ne rien dire. Cependant, les enfants, aussi jeunes soient-ils ressentent intensément et profondément que les « grands » qui l’entourent ne sont pas pareil que d’habitude, qu’il est en train de se produire quelque chose d’important.

On peut imaginer que c’est une façon de « protéger » l’enfant en le gardant éloigné des événements qui arrivent brutalement. Mais finalement, cette attitude est le meilleur moyen d’augmenter les peurs de l’enfant.

Françoise Dolto, célèbre psychiatre, conseillait de parler aux enfants – même aux tout petits et de leur expliquer ce qui venait de se passer avec des mots simples.

« Tu vois mon cœur, la maman de ta maman vient de mourir, et je suis extrêmement peiné … mais toi tu es là, avec moi, et ça, ça me rend heureuse. »

À noter : Pour les parents qui auraient du mal à parler de la mort à leur enfant, pensez à demander si la personne défunte n’avait pas souscrit une convention obsèques. En effet, certains contrats prévoient dans leurs prestations un accompagnement familial pour vous aider à gérer ce genre de situation (en savoir plus).

Éclairer l’enfant en deuil

Généralement, les enfants comprennent toujours bien plus de choses que ce que les proches peuvent imaginer. Néanmoins, il est important qu’ils entendent les faits de vive voix et si possible de la bouche de ses propres parents, ou au moins d’un des membres de son entourage proche.

Même s’il ne peut pas aussi jeune appréhender la dimension inéluctable de la mort, il a besoin d’éclaircissement et d’explications qu’il conviendra dans de nombreux cas et à la demande de l’enfant de bien souvent répéter.

L’enfant de 6 à 12 ans environ, recherche le plus possible à être rassuré lors du décès d’un proche.

Dans certains cas, il arrive que l’enfant se sente responsable du décès de ce proche. Un petit garçon de 8 ans, sous la punition de sa maman avait lancé dans un élan de colère : « je voudrais que tu meurs ! »

Le soir même, sa maman venait à mourir dans un accident de voiture. L’enfant avait éprouvé un terrible ressentiment de culpabilité.

Important : Dans ce genre de situation, il est nécessaire d’emmener l’enfant consulter un professionnel pour l’aider à chasser ce ressenti.

Bien heureusement, ce genre de situation n’arrive que très rarement, cependant il s’avère être moins rare que de mauvaises pensées trottent dans la tête de l’enfant, en particulier durant ses colères se concluants par des punitions.

Si par la suite, le parent en question vient à mourir, alors l’enfant ressentira très souvent cette culpabilité. Car oui, entre 5 et 8 ou 9 ans, il croit encore aux « pouvoirs magiques » de ses pensées.

Il aura besoin de se sentir sécurisé après le décès d’un proche, plus particulièrement à l’heure du dodo. Il aura alors souvent certaines exigences courantes et symptomatiques :

  • Le droit de veiller plus tard le soir ;
  • Ne pas dormir seul dans son lit ;
  • dormir avec ses parents, un frère ou une sœur.

Le sommeil durant ces périodes de troubles est souvent très agité : l’enfant se réveil, fait des cauchemars etc. C’est tout à fait normal, il ne faut donc pas s’inquiéter.

Ce qu’il convient de faire

Si l’enfant est dans une phase d’extrême fragilité, il apparait évident de céder à ses demandes les premiers temps…mais pas trop longtemps !

Idéalement, il est préférable qu’il dorme dans son propre lit (et seul). Les parents peuvent allumer la lumière et veiller avec lui un peu plus longtemps dans sa chambre en lui comptant ces histoires préférées. Le but est surtout d’éviter d’installer une forme de dépendance pour qu’il puisse rapidement s’endormir à nouveau tout seul.

Enfin, stimuler l’enfant est aussi quelque chose d’important. Faire en sorte qu’il s’adonne à la peinture, au dessin etc. Tout ce qui peut encourager l’expression de ce qu’il ressent au fond de lui. Il n’y a pas de imite !

Lorsque l’enfant arrive au stade de l’adolescence, il connait une période délicate de sa vie. Il tente de devenir autonome paradoxalement à son besoin fort de dépendance.

Il chasse l’autorité et manque souvent de stabilité. Aussi, ce sont ces âges ou l’adolescent se pense immortel, invulnérable. Voilà pourquoi quand la mort survient dans sa vie, il est particulièrement atteint.

Il est très difficile pour lui de s’exprimer, de partager sa souffrance. Bien souvent, il se refusera même de le faire. Il peut en passer par un décrochage scolaire, ou pire, commencer à expérimenter drogues et alcool. Souvent, l’entourage peine à savoir si ce comportement est dû au décès ou tout simplement à une « simple crise d’ado ».

À vrai dire, il est souvent très difficile d’en être sûr. Cependant, il convient de rappeler que le décès est une chose particulièrement traumatisante et difficile à surmonter pour l’adolescent et qu’il aura grand besoin de compréhension, d’écoute et de disponibilité.

Pour continuer votre lecture : https://www.cairn.info/revue-laennec-2003-1-page-21.htm

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